Il y a quelques semaines, nous avons publié un article portant sur les perspectives des quasi-espèces comme les comptes d’épargne à intérêt élevé (CEIE) et les certificats de placement garanti (CPG). Nous avons alors suggéré que les investisseurs à la recherche d’une solution de rechange pourraient jeter un coup d’œil aux titres à revenu fixe à long terme, car les taux directeurs allaient éventuellement baisser. Dans le présent article, nous abordons les avantages d’un portefeuille équilibré.

L’investissement comporte souvent des défis; 2024 ne fait pas exception à cette règle. Les actions canadiennes et les titres à revenu fixe sont sur des trajectoires divergentes depuis le début de l’année, après avoir généré des rendements positifs en 2023. Entretemps, l’inflation a entamé une tendance baissière, la croissance économique canadienne a repris de l’élan, et la Banque du Canada a commencé à assouplir sa politique monétaire. Quel sera l’effet sur les marchés ?

Pour de nombreux investisseurs, ce type de scénario peut nécessiter une approche équilibrée, qui vise une répartition d’actifs reflétant à la fois les besoins financiers et la tolérance au risque. Pour un rappel opportun, nous nous sommes tournés vers Ian A. McKinnon, chef des placements, qui recommande d’adopter une vision à long terme plutôt que de se concentrer sur les fluctuations du marché à court terme.

Expliquez pourquoi des investisseurs pourraient vouloir une approche équilibrée lorsque la direction des marchés est plus difficilement déchiffrable.

L’attrait d’une approche équilibrée vient du fait qu’elle cherche à diversifier les sources de rendement potentiel au sein du portefeuille. En d’autres termes, c’est une façon de gérer le risque. Bien que de nombreux investisseurs reconnaissent le potentiel d’appréciation du capital des actions, l’élément de revenu fixe a historiquement agi comme un stabilisateur de portefeuille, utilisé comme point d’ancrage pendant les turbulences du marché.

Pour avoir une idée de la façon dont les titres à revenu fixe et les actions ont coexisté dans le passé, souvenons-nous que lorsque la valeur des actions augmente, les prix des obligations ont tendance à baisser, et vice versa (figure 1). Il peut y avoir des exceptions, bien sûr. En 2022, par exemple, les actions et les titres à revenu fixe ont produit des rendements négatifs, les banques centrales ayant resserré leur politique monétaire pour ramener l’inflation vers la cible de 2 %. Ces hausses de taux ont entraîné les prix des obligations sur une pente descendante, mais ont également nui aux actions, car des taux plus élevés peuvent augmenter les coûts d’emprunt des entreprises et affecter les bénéfices.

Figure 1



La répartition traditionnelle de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe est apparue au début des années 1950. En bref, l’objectif d’un portefeuille équilibré est de maximiser l’exposition aux rendements potentiels des deux catégories d’actifs et d’aider à aplanir les périodes difficiles lorsqu’elles se produisent. On cherche alors un équilibre qui permet au portefeuille de générer des rendements alignés sur vos besoins financiers tout en tenant compte de votre tolérance au risque.

Que se passe-t-il alors pendant les baisses de marchés ?

Les baisses et corrections de marché se produisent régulièrement et dans divers contextes. Cela peut créer des inquiétudes pour certains investisseurs, tandis que d’autres voient les baisses de prix comme des occasions de chausse aux aubaines. Néanmoins, en optant pour un portefeuille équilibré, on lui donne la possibilité de créer une certaine stabilité et des rendements plus constants que vous ne le feriez en privilégiant une catégorie d’actifs plutôt qu’une autre.

Par exemple, la figure 2 illustre l’impact des baisses de marché sur l’indice S&P TSX et un portefeuille 60/40. Comme nous pouvons le constater, la perte maximale dans le cadre d’une répartition équilibrée n’est généralement pas aussi sévère. La divergence de rendement permet à un gestionnaire de placements de rééquilibrer le portefeuille en achetant des titres au sein de la catégorie d’actifs qui a diminué. Pour financer ces achats, il peut utiliser la catégorie d’actifs dont la valeur s’est maintenue. Au fil du temps, ce type de stratégie de rééquilibrage peut être bénéfique pour les investisseurs lorsque les actions reprennent de la valeur.

Figure 2



Comment un portefeuille équilibré peut-il aider à limiter les fortes fluctuations ?

Bien que le cours de l’action d’une entreprise présente un potentiel de croissance forte et rapide, l’une des principales caractéristiques des titres à revenu fixe est leur stabilité relative par rapport aux actions. Lorsque les investisseurs achètent des obligations, par exemple, ils prêtent de l’argent à la société qui les émet. La société verse des intérêts à ces investisseurs jusqu’au moment où l’obligation arrive à échéance, après quoi le capital est remboursé en totalité. Le niveau de risque associé à ce type d’investissement est certainement inférieur à celui de l’achat d’actions d’une entreprise. Cela est dû à la nature plus volatile des actions, dont la valeur dépend d’une série de facteurs, notamment la performance, les conditions économiques, la concurrence, le leadership de l’entreprise, etc.

Bien sûr, comme les titres à revenu fixe peuvent également être achetés et vendus par les investisseurs, leur prix et leur attrait peuvent également fluctuer. Mais en raison de leur nature – des paiements d’intérêts stables jusqu’à l’échéance –, ils peuvent offrir aux investisseurs une certaine prévisibilité.

Quelle est l’importance de cette prévisibilité pour les investisseurs ?

Elle est grande, parce qu’elle permet d’aligner la perspective des investisseurs sur une vision à long terme. En termes simples, l’une des caractéristiques déterminantes d’un portefeuille équilibré, c’est qu’il permet aux investisseurs de regarder au-delà des rendements à court terme ou des périodes difficiles.

Pour illustrer mon propos, jetons un coup d’œil à la figure 3, qui porte sur le marché américain. Au cours des 25 dernières années, les investisseurs ont eu de nombreuses occasions de prendre des décisions impulsives. Cependant, lorsque nous examinons les rendements à long terme d’une approche 60/40 par rapport aux actions ou aux obligations, il en ressort un argument assez convaincant. La capacité à voir les choses comme un marathon plutôt que comme un sprint est un avantage clé. Dans une approche équilibrée, le potentiel de croissance des actions et les caractéristiques de stabilité des obligations ont chacun leur rôle à jouer.

Figure 3



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