Comme l’anticipaient les marchés, la Banque du Canada (BdC) a annoncé mercredi une baisse de 25 points de base de son taux directeur, le ramenant à 2,75 %. Il s’agit de la septième réduction consécutive de la banque centrale, qui doit désormais composer avec l’incidence potentielle des droits de douane sur la croissance économique et l’inflation. 

Dans un communiqué de presse, la BdC a déclaré que malgré un bon début d’année 2025 pour l’économie canadienne, « les perspectives continuent d’être entourées d’une incertitude plus élevée que d’habitude en raison de l’évolution rapide des politiques publiques ».  

Voici certaines des remarques formulées par la banque centrale à la suite de sa décision du 12 mars : 

• La croissance au premier trimestre de 2025 devrait ralentir en raison du conflit commercial qui pèse sur la confiance et l’activité. 

• Le taux de chômage a diminué pour atteindre 6,6 %. 

• L’inflation demeure proche de l’objectif de 2 %. 

• Les cours du pétrole sont inférieurs aux hypothèses de janvier. 

• Aucun rapport sur la politique monétaire n’a été présenté lors de cette réunion. 

Dans son communiqué de presse, la BdC a indiqué que le Conseil de direction « mesurera avec soin l’évolution et la force des pressions sur l’inflation – celles à la baisse dues à l’affaiblissement de l’économie et celles à la hausse découlant de la montée des coûts », laissant entendre un bras de fer entre la croissance et l’inflation. Ce type de conflit commercial n’affecte toutefois pas vraiment la corrélation entre croissance et inflation si le Canada n’impose pas de tarifs douaniers sur les exportations américaines selon une stratégie généralisée, comme celle de l’administration américaine, mais cible plutôt des industries particulières. 

La BdC sait pertinemment que le Canada constitue une petite économie ouverte dont la stratégie d’exportation repose presque entièrement sur un seul partenaire commercial. Si ce partenaire commercial majeur passe du statut de partenaire à celui d’adversaire, nous pouvons nous attendre à une récession généralisée, marquée par une offre excédentaire considérable et une hausse du taux de chômage, ce qui ralentirait considérablement la croissance actuelle des salaires en raison de l’insécurité accrue de l’emploi.  

Comme l’a également souligné le Conseil de direction de la BdC, le choc décrit précédemment serait permanent. Cela signifie que le ratio exportations/PIB diminuerait de façon durable. D’ici là, nous assisterions à une phase de transition sur le marché du travail, les industries à forte intensité de main-d’œuvre liées à l’exportation cédant la place aux activités intérieures.  

Par le passé, les récessions canadiennes résultaient généralement d’une récession américaine. Dans le contexte actuel, la nature du choc rend complètement atypique l'environnement économique des deux pays. Une récession canadienne en vase clos signifierait un très grand découplage entre les politiques monétaires.

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