Date de publication : 20 mars 2025
Conformément aux attentes du marché, la Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu mercredi son taux directeur inchangé, à l’issue de sa première réunion depuis le déclenchement du conflit commercial entre les États-Unis et la plupart des partenaires commerciaux du pays.
Précisant qu’elle pourrait annoncer des baisses de taux lors de réunions ultérieures, la banque centrale a justifié sa décision en évoquant l’incertitude accrue qui pèse sur les perspectives économiques, deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Parallèlement à cette décision, les autorités ont actualisé leurs projections économiques et de taux pour l’année en cours et jusqu’en 2027.
Le comité de politique monétaire (Federal Open Market Committee) anticipe désormais une croissance économique plus lente qu’il y a trois mois. Selon les plus récentes projections économiques, le taux de chômage aux États-Unis devrait se situer à 4,4 %, au lieu de 4,3 %. La banque centrale s’attend également à ce que l’inflation atteigne 2,7 %, en hausse par rapport au pourcentage actuel de 2,5 %.
En outre, les responsables s’attendent désormais à ce que le PIB du pays augmente de 1,7 % cette année, comparativement aux 2,1 % prévus en décembre. À titre comparatif, le PIB a progressé de 2,8 % en 2024.
Lors d’une conférence de presse qui a suivi la réunion, le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que le paysage économique actuel se caractérisait par une incertitude « exceptionnellement élevée », évoquant également une hausse transitoire de l’inflation.
Un survol des prévisions de la Fed publiées aujourd’hui révèle que la banque centrale a revu à la baisse la croissance du PIB et à la hausse l’inflation, faisant état d’une incertitude accrue. La révision à la baisse de la croissance sans changement de la prévision de taux directeur s’explique probablement par la hausse des attentes d’inflation.
Fondamentalement (sans tenir compte des effets des droits de douane à l’importation), l’économie américaine ne subit pas d’importantes pressions inflationnistes. Les coûts unitaires de main-d’œuvre sont inférieurs à 2,0 % sur une base annuelle et les derniers taux d’inflation trimestriels de base des dépenses de consommation personnelle sont demeurés relativement faibles. Néanmoins, les anticipations d’inflation sont en hausse, comme l’a souligné M. Powell.
À la suite de la décision de la Fed, les marchés anticipent désormais un taux directeur d’environ 3,75 % vers la fin de l’année, soit environ 25 points de base d’écart en dessous des prévisions de la banque centrale. Nous pouvons donc en conclure que la banque centrale ne prévoit pas de baisser considérablement son taux directeur cette année, puisque le choc des tarifs douaniers ne provoquerait pas de récession, mais plutôt un léger ralentissement de l’économie américaine.