La Réserve fédérale des États-Unis a annoncé le 20 mars le maintien de son taux directeur dans une fourchette cible de 5,25 à 5,5 %. Conforme aux attentes du marché, la décision était accompagnée d’un communiqué dont le vocabulaire n’a pratiquement pas changé par rapport à celui publié à l’issue de la réunion du 31 janvier.

Lors d’une conférence de presse qui a suivi l’annonce, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que la Fed restait « pleinement engagée » à ramener l’inflation à son objectif de 2 %. Cependant, il a ajouté que la banque centrale souhaite plus de données concernant la tendance de l’inflation. La seule différence entre le communiqué de presse et celui publié le 31 janvier est un commentaire sur les gains d’emplois, qui sont robustes. Le président de la Fed a mentionné qu’une forte croissance de l’emploi n’est pas incompatible avec un retour à la stabilité des prix.

Voici d’autres points à retenir de la décision d’hier, accompagnée de projections économiques révisées :

  • La Fed s’attend à réduire son taux directeur de 75 points de base cette année, soit la même baisse que ce qui était prévu en décembre
  • Elle a révisé à la hausse ses prévisions de PIB de 2024 à 2026 sans modifier celles du taux de chômage, reconnaissant une croissance plus forte en matière de productivité
  • L’inflation a été révisée à la hausse cette année dans les prévisions, en réponse aux données récentes, mais l’inflation sous-jacente DCP reste inchangée pour le reste de la période de prévision

La banque centrale a noté la résilience de l’économie américaine malgré les hausses de taux passées. La croissance du PIB réel a été révisée à la hausse pour cette année, passant à 2,1 % par rapport à 1,4 % dans sa projection de décembre 2023. Les taux de croissance pour les années 2025 et 2026 ont également été révisés à la hausse, quoique plus légèrement à 2,0 %.

De toute évidence, la Fed ne veut pas réagir de manière excessive aux soubresauts de l’inflation observés en janvier et février 2024. La Fed a déclaré que l’inflation avait tendance à être plus élevée au premier semestre de l’année qu’au second semestre, mentionnant également de possibles enjeux d’ajustement saisonnier, en particulier dans le rapport sur l’IPC de janvier. Le président Powell a réitéré que le marché du travail était en train de se rééquilibrer, ce qui mènerait à une croissance plus modérée des salaires.

Nous avons apprécié que le président Powell ait spécifiquement décrit les risques des deux côtés en ce qui concerne la politique monétaire à venir. Autrement dit, une baisse trop rapide des taux n’est pas souhaitable du point de vue de l’inflation, mais une baisse trop lente pourrait entraver la croissance globale de l’emploi. La Fed a deux mandats : maintenir la stabilité des prix et maximiser l’emploi durable. Le deuxième est important pour la Fed, ce que des prévisionnistes et les marchés pourraient négliger juste après une hausse de l’inflation.

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