Comme attendu, la Banque du Canada (BdC) a annoncé mercredi une nouvelle baisse de 25 points de base de son taux directeur, le ramenant à 4,5 %. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive depuis juin, alors que le taux atteignait 5 % après une période de fortes augmentations visant à atténuer l’inflation post-pandémique.

La Banque centrale a justifié sa décision par les progrès observés dans la réduction de l’inflation et par le ralentissement de la conjoncture économique. Lors d’un point de presse, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que « la capacité de production de l’économie continue de croître plus rapidement que le PIB, ce qui signifie que l’offre excédentaire s’est accrue ». Bien qu’une offre excédentaire soutenue contribue à atténuer les pressions inflationnistes, les prix élevés du logement et d’autres services influencent l’inflation à la hausse. Le Conseil de direction de la BdC surveille attentivement ces forces opposées afin d’éviter un repli plus important que prévu.

Voici quelques observations formulées par la Banque du Canada dans le communiqué de presse publié à la suite de sa décision du 24 juillet :

  • La croissance économique au Canada a été révisée à la baisse, passant de 1,5 % à 1,2 %.
  • Le taux de chômage a atteint 6,4 %, l’emploi ayant augmenté plus lentement que la population active.
  • À la suite d’une hausse en mai, l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a ralenti pour se chiffrer à 2,7 % en juin.
  • L’ampleur des hausses de prix parmi les composantes de l’IPC se rapproche désormais de la moyenne historique.
  • L’augmentation des coûts du logement reste importante, sous l’effet de la hausse des loyers et des intérêts hypothécaires, et demeure le principal moteur d’inflation.

Dans une certaine mesure, la teneur du discours de la Banque du Canada peut sembler contradictoire avec les informations fournies dans son Rapport sur la politique monétaire.

La révision à la baisse de la croissance canadienne et la révision à la hausse de l’inflation pour l’année en cours peuvent être interprétées comme une conséquence directe de la faible croissance de la productivité plutôt que comme une réaction à une mesure. Les données font également état d’une désinflation marquée dans le secteur des biens et d’une reflation dans le secteur des services, contrairement à ce qui a été affirmé précédemment. De plus, si le seul facteur expliquant la désinflation au Canada réside dans l’inflation des biens, il n’est pas possible d’affirmer avec certitude que la politique monétaire a eu l’effet escompté.

Ces divergences peuvent s’expliquer par le recours de la Banque du Canada à un cadre antérieur à la COVID, certaines dynamiques économiques ayant évolué depuis la pandémie. La Banque pourrait réduire encore légèrement son taux, mais les données relatives à l’inflation auraient éventuellement un effet dissuasif.

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