À la suite de trois baisses de 25 points de base, la Banque du Canada (BdC) a annoncé une quatrième réduction consécutive de son taux directeur, cette fois de 50 points de base, le ramenant ainsi à 3,75 %. De manière générale, les marchés anticipaient une réduction importante, l’inflation ayant ralenti davantage que prévu.

Alors que la croissance annuelle des prix oscille désormais autour de 2 %, la banque centrale a expliqué qu’elle appuyait sa décision sur la conjoncture économique. Dans un point de presse, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré : « La décision relative au taux directeur devrait contribuer à une reprise de la demande, » ajoutant que la Banque souhaitait assister à un raffermissement de la croissance. Au Canada, les perspectives de croissance restent stables à 1,2 % pour 2024. La Banque estime que l’écart de production se situe entre -0,75 % et -1,75 % au troisième trimestre, soit un niveau similaire à celui estimé au deuxième trimestre de 2024.

Le communiqué de presse diffusé par la BdC à la suite de sa décision du 23 octobre souligne plusieurs points : 

  • L’économie canadienne a progressé d’environ 2 % au cours de la première moitié de l’année et la Banque du Canada anticipe une croissance de 1,75 % d’ici la fin de l’année. 

  • Les mesures de l’inflation de base privilégiées par la Banque se situent désormais en dessous de 2,5 %. 

  • Le marché du travail reste peu dynamique, le taux de chômage s’élevant à 6,5 % en septembre. 

  • L’inflation de l’IPC a diminué de façon considérable, passant de 2,7 % en juin à 1,6 % en septembre. 

  • Les cours mondiaux du pétrole sont inférieurs d’environ dix dollars aux projections du Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet. 


Dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire, la BdC estime que la croissance des salaires devrait ralentir, ce qui contribuerait à une baisse de l’inflation. Certains pourraient toutefois interpréter cette projection comme un vœu pieux plutôt que comme une perspective éclairée.

Une telle hypothèse laisse entrevoir un ralentissement de la croissance des salaires et une reprise de la productivité, deux facteurs qui contribuent à réduire les pressions sur les coûts. Étant donné que des coûts de main-d’œuvre plus élevés que prévu pourraient entraîner une hausse de l’inflation, la Banque suggère donc un ralentissement de la croissance des salaires parallèlement à une accélération de la croissance de la productivité.

Puisque la banque centrale projette ce scénario depuis plus d’un an, il est permis de se demander pourquoi la croissance de la productivité se remettrait soudainement à augmenter à un rythme soutenu.

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