Date de publication : 12 novembre 2024
C’est bien connu, les manchettes politiques suscitent souvent des réactions précoces sur les marchés. Bien que l’émotion et l’incertitude puissent entraîner des réponses irrationnelles à court terme, il faut se rappeler que les facteurs fondamentaux tels que la croissance économique, l’inflation, les taux d’intérêt et les recettes des sociétés influencent bien plus les rendements des marchés qu’une élection présidentielle. Les promesses électorales ont une incidence nettement plus faible sur ces fondamentaux qu’on ne l’imagine.
Au lendemain des élections américaines, l’occasion nous est donnée de passer en revue quelques facteurs dont il faut tenir compte pour relativiser l’impact des résultats.
Les programmes électoraux ne sont pas coulés dans le béton
Les promesses électorales constituent un moyen d’orienter le public quant aux politiques proposées. Elles suscitent des espoirs pour convaincre les électeurs de choisir un parti sur le scrutin, mais l’élection d’un président ne garantit pas la mise en œuvre de ces politiques.
Le Congrès joue également un rôle déterminant dans la mise en œuvre d’un programme électoral. Même si un parti remporte la présidence et le Congrès, rien ne garantit l’harmonie et le consensus au sein d’un même camp. La conjoncture économique est également susceptible de fausser le programme d’un parti, tandis que des questions non économiques peuvent exiger une intervention plus urgente.
Les marchés se soucient peu du parti élu
Par le passé, les marchés ont connu de bonnes périodes, quel que soit le parti au pouvoir. En outre, la croissance des bénéfices et les évaluations ont de toute évidence une influence bien plus importante sur le rendement des actions que l’élection d’un chef d’État.
Comme pour le marché des actions, le président n’a aucun contrôle sur le comportement des obligations. Les principaux facteurs de rendement des obligations comprennent la politique monétaire, les taux d’intérêt et l’inflation.
La politique monétaire a le dernier mot
Comme indiqué précédemment, à long terme, les rendements semblent davantage influencés par les fondamentaux des catégories d’actifs sous-jacentes que par le résultat d’une élection. Par le passé, la politique monétaire a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre des politiques des présidents.
Malgré toute l’attention portée à l’autorité exécutive, on peut soutenir que la politique monétaire américaine constitue le facteur le plus déterminant dans la prise de décisions. Par ailleurs, les questions liées à la dette du secteur public pourraient également influencer la partie à long terme de la courbe des taux.
Tout contexte politique donne lieu à des occasions d’investissement
Les perspectives d’innovation et d’investissement persistent, quels que soient la conjoncture politique et le parti élu. Conscients de l’importance de la croissance économique, les gouvernements n’ont jamais hésité à financer la recherche et le développement sous toutes ses formes. Plutôt que de se préoccuper de la sphère politique, les investisseurs devraient accorder plus d’attention à la capacité des dirigeants de sociétés à saisir de nouvelles occasions d’affaires.
Parlons des tarifs douaniers de Trump
Au cours des derniers mois, Donald Trump a beaucoup insisté sur la possibilité d’imposer des tarifs douaniers aux partenaires commerciaux des États-Unis. Il a clairement exprimé son intention d’imposer une taxe de 60 % sur les importations chinoises et une taxe d’au moins 10 %, dans le meilleur des cas, sur celles des autres partenaires commerciaux des États-Unis. Cet engagement qui a pour objectif de stimuler la production dans le secteur manufacturier américain ne tient pas compte des répercussions économiques à plus grande échelle.
En pesant radicalement sur la croissance de la consommation, l’imposition de tels tarifs douaniers par l’administration Trump mettrait également en péril le cycle économique. Si le président élu table sur l’efficacité de sa politique économique, comme ce fut souvent le cas par le passé, il est conscient qu’il doit éviter d’alimenter l’inflation en augmentant les prix. Il s’agit là d’un autre exemple de la précarité des promesses électorales évoquée précédemment.
Conclusion
Rappelons qu’on surestime souvent l’influence des élections sur l’économie, car les facteurs fondamentaux tels que les recettes des sociétés et les valorisations sont plus déterminants que la rhétorique politique. Les investisseurs doivent donc appuyer leurs décisions sur des données fondamentales éprouvées et éviter de se laisser distraire par les fluctuations à court terme des marchés à la suite des élections, qui détournent leur attention d’une analyse plus approfondie.