Date de publication : 26 mars 2024
Dire que l’intelligence artificielle (IA) est devenue incontournable, en 2024, équivaut à enfoncer une porte ouverte. Alors que les prouesses de ChatGPT et ses imperfections alimentaient les conversations autour de la machine à café il y a un an, l’intelligence artificielle générative s’est rapidement taillé une place au palmarès des grands enjeux. Au quatrième trimestre de 2023, par exemple, Goldman Sachs a constaté que plus du tiers des sociétés de l’indice S&P500 ont parlé d’intelligence artificielle lors de la conférence téléphonique trimestrielle au sujet de leurs résultats financiers.
Les investisseurs sont sur le qui-vive. À l’occasion d’un récent déjeuner-conférence organisé par Addenda pour célébrer le mois international des femmes. Annie Laliberté, Vice-présidente, Actions mondiales, est venue présenter la vision de son équipe à l’égard de l’intelligence artificielle, de son potentiel et des risques à surveiller. « Ça fait longtemps que notre équipe suit cette tendance », a-t-elle dit.
L’enthousiasme boursier
L’emballement qui a suivi l’émergence de ChatGPT, dont le créateur OpenAI est soutenu par un investissement de 13 milliards $ US de Microsoft, a bénéficié à de nombreuses entreprises cotées en bourse au cours des mois qui ont suivi. La valeur du titre du fabricant de semiconducteurs Nvidia, par exemple, a grimpé de plus de 230 % à 495,22 $ US de janvier à décembre 2023, alors que celle du géant du logiciel graphique Adobe a bondi de 77 % à 596,60 $ US.
Dans de nombreux domaines, la vitesse à laquelle l’IA se répand, et la diversification de ses fonctions, soulève aujourd’hui des questions d’éthique et de gouvernance qui méritent une attention urgente et de la prudence. En contrepartie, elle permet à des sociétés d’innover, ceci ayant pour résultat d’entraîner des thèmes d’investissement intéressants, à condition bien sûr d’en faire une analyse fondamentale et informée sur la création de valeur à long terme.
Comprendre les usages précis au sein des sociétés
Certaines sociétés déjà détenues dans le portefeuille des actions mondiales chez Addenda utilisent l’intelligence artificielle depuis plusieurs années pour améliorer l’efficacité de leurs activités, a souligné Annie Laliberté. Par exemple, avec son service d’information juridique LexisNexis, la société RELX s’appuie sur l’IA pour permettre des résumés de dossiers et des recherches conversationnelles. Selon elle, il est important de voir comment les sociétés peuvent avoir recours à l’IA dans le but, notamment, d’améliorer leur rendement et leurs opérations. Le sujet fait l’objet des discussions qu’Addenda mène avec les sociétés dans lesquelles elle investit. Cela dit, autant il peut y avoir de belles possibilités associées à l’IA, autant il peut y avoir des risques. Cela fait partie des éléments qu’Addenda considère lors de l’analyse des sociétés. « C’est un risque à suivre de près. »
Les participantes au déjeuner-conférence ont également eu le plaisir d’assister à une présentation d’Émilie Lavoie-Charland, Vice-présidente Associée, Analytique du portefeuille des réclamations chez Co-operators. Elle a expliqué que le recours à l’intelligence artificielle comporte son lot d’enjeux éthiques, et vient avec un encadrement nécessaire sur le rôle et les responsabilités à l’intérieur des organisations.
Les prochains mois s’annoncent riches en enseignement, d’autant plus que le sujet intéresse les investisseurs. Pour la première fois en 2023, l’Association pour l’investissement responsable a posé des questions à ce sujet dans le cadre de son sondage annuel auprès des investisseurs. Alors que 8 investisseurs sur 10 disent qu’il est « très ou plutôt important » que les sociétés de leur portefeuille devraient identifier et atténuer les risques associés à l’IA, la moitié d’entre eux croient qu’il est « très ou plutôt important pour ces entreprises d’investir dans le développement continu de l’IA (51 %) et d’utiliser l’IA dans leurs produits ou services (49 %) ».
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