La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé qu’elle maintient son taux directeur à son niveau actuel, conformément aux attentes du marché. Il s’agissait de la deuxième réunion de la banque centrale depuis le déclenchement de la guerre commerciale entre les États-Unis et la majeure partie de leurs partenaires commerciaux, conflit qui n’a donné lieu à aucun accord concret jusqu’à présent. 

Malgré les pressions baissières constantes exercées par l’administration Trump, la Fed maintient son taux directeur dans la fourchette de 4,25 % à 4,50 % depuis le mois de décembre. La banque souligne que l’incertitude concernant les perspectives économiques s’est encore accrue et que « les risques d’une augmentation du chômage et de l’inflation se sont accrus ». 

Dans un communiqué, le Comité de politique monétaire (Federal Open Market Committee) a reconnu la contraction de l’économie au cours du premier trimestre, notant que les données ont été influencées par les importations liées aux tarifs douaniers. Il a toutefois précisé que « l’activité économique a continué à progresser à un rythme soutenu » et que le marché de l’emploi reste solide, tandis que l’inflation « demeure quelque peu élevée ». 

La décision de la Fed n’était pas assortie d’une mise à jour des projections économiques, qui seront fournies lors de la prochaine réunion du 18 juin. 

Lors d’un point presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré qu’il semblait prématuré de déterminer les conséquences sur l’inflation ou la croissance. Il a ensuite ajouté que « ce que nous devrions faire n’est pas du tout clair », mettant ainsi l’accent sur l’incertitude qui règne. 

Bien que M. Powell ait déclaré que l’incertitude concernant les perspectives économiques s’était encore accrue, il estime que l’économie est toujours résiliente et qu’il n’y a aucune raison d’ajuster la politique. Les données de type sondage se sont avérées faibles dernièrement, mais certaines d’entre elles ont envoyé des signaux erronés par rapport à leurs équivalents en données mesurant l’activité en dollars ou en volume. À titre d’exemple, l’indice ISM de l’emploi non manufacturier s’est avéré inférieur au seuil de 50 pendant plusieurs mois, y compris récemment, mais les données officielles attestaient la création de plus de 150 000 nouveaux emplois dans le secteur des services, même en avril. Cela signifie qu’en dépit d’une plus grande incertitude, le marché du travail américain semble rester résilient dans l’ensemble. 

Le président Powell a également affirmé que « sans stabilité des prix, la Fed ne peut pas remplir son deuxième mandat », ce qui est vrai à long terme. En cas de récession, qui constitue la phase la plus prononcée et la plus courte d’un cycle économique, une focalisation excessive sur le premier mandat (la distance actuelle entre l’inflation et l’objectif) nuit au second (la réalisation d’un niveau d’emploi maximal durable).  

Une récession entraîne une désinflation et une hausse du chômage. À cet égard, les nouvelles récentes s’avèrent généralement positives : les risques de récession aux États-Unis ont clairement diminué, l’administration Trump et la Chine se montrant plus enclines à désamorcer les tarifs douaniers actuels entre les deux économies. 

Un apaisement de la situation entre la Chine et les États-Unis ramènerait la facture tarifaire totale à un niveau bien inférieur à celui d’aujourd’hui, ce qui réduirait le risque de récession. L’inflation n’augmenterait pas autant que prévu et la croissance de la consommation demeurerait le principal moteur du cycle économique américain.

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