La Banque du Canada a réduit son taux directeur pour la première fois en quatre ans mercredi, une baisse de 25 points de base qui le ramène à 4,75 %. Le taux de financement à un jour de la banque centrale était à 5 % depuis juillet 2023, résultat des 10 hausses ayant débuté en 2022 pour combattre l’inflation.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a dit que le Conseil de direction « a convenu que la politique monétaire n’avait plus besoin d’être aussi restrictive ». Il a ajouté que « notre confiance que l’inflation va continuer à se rapprocher de la cible de 2 % s’est renforcée ces derniers mois ». Lors d'une conférence de presse, le gouverneur a déclaré que si l'inflation continuait à ralentir, il serait raisonnable de s'attendre à d’autres baisses.

Voici quelques éléments relevés par la Banque du Canada dans le communiqué émis à la suite de sa décision du 5 juin 2024 :

  • La croissance économique canadienne a repris au premier trimestre de 2024 (+1,7 %) après une perte d’élan en deuxième moitié de 2023. Cependant, cette expansion a été plus faible que ce qui était prévu dans le plus récent Rapport sur la politique monétaire, publié en avril.
  • La croissance de la consommation s’est avérée « solide » à 3 %, la banque centrale soulevant aussi la hausse des investissements des entreprises et de l’activité sur le marché du logement.
  • Les entreprises continuent d’embaucher, selon les données du marché du travail. Cependant, l’emploi croît moins vite que la population active.
  • Malgré les pressions salariales qui se poursuivent, la banque centrale a dit qu’elles « semblent se modérer peu à peu ».
  • Selon l’estimation de la Banque du Canada l’économie serait encore en situation d’offre excédentaire.

La réduction de 25 points de base a causé la surprise chez ceux ne voyant pas l’urgence d’une baisse du taux directeur.

L’indice des prix à la consommation du Canada a diminué à 2,7 % en avril 2024, en baisse par rapport à 2,9 % en mars. Toutefois, les indicateurs récents ont montré une nette accélération de la demande intérieure. La croissance de la consommation a dépassé 3 % au cours des deux derniers trimestres. En particulier, la consommation de services a été forte et le revenu disponible personnel réel a atteint 6,0 % au premier trimestre 2024. De plus, selon les enquêtes auprès des ménages, l’emploi au Canada augmente maintenant plus vite qu’aux États-Unis.

Étant donné que l’économie s’améliorait déjà d’un point de vue cyclique, la baisse annoncée mercredi semble avoir été motivée par les récentes données de l’inflation. Cela dit, étant donné la piètre performance de la productivité et les croissances salariales élevées, la forte progression des coûts unitaires en main-d’œuvre pose un certain risque de reflation.

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