Analyste, Actions mondiales

À l’approche de la fin de l’année 2023, nous souhaitions nous pencher sur quelques entreprises dont le sort a considérablement changé depuis l’année dernière, marquée par une série de défis allant des problèmes de chaîne d’approvisionnement à la lente reprise post-COVID. Voici quelques-unes de ces sociétés qui ont non seulement ajusté leur trajectoire, mais qui illustrent également notre approche basée sur l’analyse fondamentale des entreprises et l’investissement à long terme.

Prenons l’exemple d’Adidas, créateur de vêtements de sport dont la réputation n’est plus à faire. Tout au long de 2022, l’entreprise s’est butée à des obstacles, ce qui l’a amenée à revoir ses prévisions à la baisse à quatre reprises. Ces difficultés comprenaient des problèmes de chaîne d’approvisionnement, la guerre en Ukraine, la politique chinoise « zéro COVID », l’intensification de la concurrence des marques chinoises, l’accumulation des stocks et la fin de son partenariat avec Kanye West et sa marque Yeezy. En conséquence, l’action de l’entreprise a terminé l’année sur une baisse significative de 48 %.

Diriger un redressement

Cependant, la société a annoncé en novembre 2022 que Bjørn Gulden avait été recruté pour en devenir le nouveau chef de la direction, succédant à Kasper Rørsted. Bjorn Gulden avait précédemment dirigé Puma, l’éternel rival d’Adidas (les deux sociétés ayant été fondées par les frères allemands Dassler dans les années 1940). Son passage s’était soldé par une transformation réussie, alors que l’entreprise faisait face à un catalogue de produits vieillissants. L’espoir qu’il puisse réaliser la même chose chez Adidas a fait grimper le cours de l’action : elle a gagné plus de 31 % du début de l’année jusqu’au 30 septembre et a presque doublé depuis son creux de novembre 2022. Au sein de notre Fonds commun Addenda actions internationales, il s’agit de la troisième meilleure performance en termes absolus en 2023, ce qui constitue un revirement après avoir affiché l’une des performances les plus faibles en 2022. Nous avons renforcé notre position à plusieurs reprises pendant la baisse, convaincus que les fondamentaux solides d’Adidas étaient toujours intacts et que les obstacles à court terme seraient éclipsés par les perspectives de croissance à long terme.

Un autre exemple de redressement est celui de Grifols, la société espagnole spécialisée dans le traitement du plasma, qui se consacre au développement de produits et de services pour traiter des maladies telles que l’hémophilie et les déficiences immunitaires. La pandémie et ses confinements à répétition ont donné du fil à retordre à l’entreprise, car celle-ci dépend des donneurs qui acceptent de se déplacer à ses établissements pour donner leur plasma. L’action a perdu 36 % de sa valeur l’année dernière et a entamé l’année 2023 sur une trajectoire difficile, chutant encore de 20 % de janvier à mars.

Bien mesurer les inquiétudes

En réponse, nous nous sommes efforcés d’évaluer si notre thèse d’investissement pour Grifols restait valable, cherchant à déterminer si les impacts de la pandémie seraient plus structurels que nous ne l’avions pensé au départ. Nous avons réalisé une analyse de scénario autour des cessions potentielles, de la génération de flux de trésorerie et des niveaux d’endettement, qui étaient autant de sujets de préoccupation pour les analystes financiers (côté vente). Bien que ces vents contraires aient exercé une pression à la baisse sur l’action, nous avons conclu que les inquiétudes étaient exagérées et que l’entreprise était toujours en bonne position pour poursuivre sa trajectoire de croissance et son redressement. Depuis lors, la direction a fait quelques annonces qui ont été accueillies positivement et l’action a bien rebondi. Au 30 septembre 2023, elle était en hausse de près de 46 % depuis son creux de mars 2023. Une fois de plus, nous avons augmenté notre position à quelques reprises, profitant d’occasions de valorisation.

Parmi les autres revirements de situation de notre portefeuille, citons SAP, un fournisseur allemand de logiciels de gestion, Fresenius, un conglomérat européen de soins de santé, et CCH, le troisième embouteilleur mondial de Coca-Cola.

Notre processus d’investissement repose sur la philosophie selon laquelle une croissance durable et reproductible des bénéfices crée de la valeur au fil du temps. Ainsi, ces exemples de titres soulignent notre engagement à valider la résilience de notre thèse d’investissement lorsque des pressions à la baisse affectent un titre. Si notre thèse se vérifie, nous avons alors la certitude nécessaire pour renforcer nos positions, car nous cherchons à créer de la valeur à long terme pour nos clients. Les baisses de cours ne sont pas nécessairement le reflet d’une thèse mal fondée. Une thèse peut prendre plus de temps que prévu pour se concrétiser, ce qui affecte le cours des actions et démontre que les marchés peuvent parfois souffrir de myopie à court terme l’empêchant de voir le potentiel à long terme d’un investissement. Toutefois, il arrive que la patience ne porte pas fruit. Il est alors crucial pour les investisseurs de tirer des enseignements de leurs erreurs.

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