Date de publication : 11 juillet 2024
Pour bien des investisseurs, l’analyse des risques et occasions climatiques touche principalement le domaine des actions, où les entreprises sont évaluées en fonction de leur stratégie de réduction d’émissions de carbone. Cependant, ce type d’examen a lieu dans d’autres catégories d’actifs, telles que les hypothèques commerciales, car l’attrait d’un immeuble peut aller bien au-delà de la capacité de l’emprunteur à rembourser son prêt.
Le radar des risques climatiques est de plus en plus chargé. Selon le Bureau d’assurance du Canada, les catastrophes naturelles et les événements météorologiques extrêmes ont causé des dommages assurés de 3,1 milliards $ au cours de 2023. L’année a notamment été marquée par des sécheresses et des épisodes de chaleur intense, qui ont mené à des feux de forêt sans précédent, par une violente tempête de verglas en Ontario et au Québec et par de graves inondations en Nouvelle-Écosse.
Dans ce contexte, l’investissement dans des hypothèques commerciales — une stratégie qui vise à générer des rendements stables et à long terme — nécessite ténacité, expertise et souci du détail. Par conséquent, notre analyse des immeubles et des emprunteurs tient compte d’éléments qualitatifs et quantitatifs (paramètres financiers, gestion immobilière, emplacement, etc.), mais aussi de facteurs environnementaux et sociaux.
Étapes de notre processus
Nous avons abordé ce sujet dans notre plus récent rapport sur l’investissement durable, où nous avons résumé les activités de gestion du risque qui sont menées par nos équipes de classe d’actifs afin d’intégrer les risques et occasions climatiques. En ce qui concerne plus particulièrement nos activités d’hypothèques commerciales, nous :
- exigeons des emprunteurs qu’ils engagent une firme d’ingénierie environnementale pour effectuer une évaluation environnementale de site (EES) et identifier les problèmes potentiels de contamination pour chaque propriété ;
- évaluons l’exposition physique liée au climat et aux risques naturels de chaque propriété et de l’ensemble du portefeuille ;
- travaillons avec un consultant en assurance tiers afin de s’assurer de la protection appropriée pour nos investisseurs contre les risques identifiés grâce à l’analyse climatique supplémentaire ;
- prenons en considération des certifications de bâtiments écologiques, comme LEED et BOMA BEST ;
- consultons la base de données World-Check du London Stock Exchange Group (LSEG) pour effectuer des vérifications diligentes préalables, et évaluer le risque réputationnel ;
- rassemblons et surveillons le pointage individuel des propriétés sur un tableau de bord pour identifier, noter et surveiller l’intensité physique du risque de la propriété, le niveau et l’impact sur le portefeuille.
Accroître notre compréhension des inondations
De plus, notre équipe des hypothèques commerciales collabore avec l’équipe CHARM (Climate Hazards and Advanced Risk Modelling) de Co-operators afin de mieux comprendre l’exposition potentielle aux inondations, compte tenu de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes d’inondation attribuables en partie aux changements climatiques.
Une étude de modélisation a évalué l’exposition des propriétés commerciales aux inondations, y compris les inondations fluviales, les inondations côtières, la profondeur et la fréquence des inondations, la présence de défenses contre les inondations, les types de propriétés et leur utilisation, ainsi que les dommages potentiels. Les premiers résultats ont permis d’identifier 19 propriétés au Québec et en Colombie-Britannique qui sont moyennement ou fortement exposées aux inondations, et quatre propriétés dont la fonction de dommage est supérieure à 3 %, ce qui indique une perte totale potentielle tous les 30 ans. Cette analyse préliminaire marque un pas en avant dans la compréhension des impacts financiers associés aux risques physiques liés à la transition climatique dans notre portefeuille. D’autres recherches sont prévues.
Étant donné leur impact sur le monde dans lequel nous vivons, les risques climatiques constituent une part importante de l’analyse des investissements. L’élaboration de méthodes complètes pour les évaluer nécessite le développement et le partage des connaissances, ainsi qu’une humble compréhension qu’il y a encore beaucoup à apprendre. Cependant, en tant que gestionnaires d’actifs, nous nous engageons envers l’accroissement de l’expertise pour mieux gérer les risques et occasions climatiques.
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